Pour la Professeure Sarah Dunlop, responsable du département Plastiques et santé humaine de Minderoo, « le plastique, c’est comme un bol de spaghetti ».
Imaginons un bol de spaghetti.
Des pâtes longues, filandreuses agrémentées de quelques ingrédients importants qui en font un plat préféré dans les foyers.
Mais sans la sauce bolognaise, les spaghetti sont pratiquement inutiles ou, au mieux, une option fade pour le dîner.
Il en va de même pour les plastiques.
Les polymères sont à la base de tous les plastiques (comme les spaghetti dans ce scénario).
Cependant, tout seuls, les polymères ne sont pas très utiles. Pour les rendre fonctionnels, toute une collection de substances chimiques est ajoutée.
Les plastifiants les rendent souples et flexibles.
Les charges ignifugeantes empêchent qu’ils ne s’enflamment.
Les stabilisateurs UV empêchent les craquelures ou ruptures au soleil.
Considérez ces substances chimiques comme de la bolognaise : ils permettent au plastique de fonctionner, tout comme la sauce avec les spaghetti.
Mais voilà le problème : tout comme les pâtes qui n’absorbent pas entièrement la sauce bolognaise, les polymères n’absorbent pas entièrement ces substances chimiques. C’est nous qui les absorbons à leur place.
À chaque repas, nous sommes potentiellement exposés aux 16 000 diverses substances chimiques utilisées dans les plastiques et nous n’en faisons qu’une bouchée. Sur celles-ci, 11 000 ne sont pas affectées de critères de dangerosité, autrement dit, nous ignorons s’ils sont nocifs pour notre santé.
Néanmoins, les fabricants continuent à les utiliser.
Quelle est donc l’ampleur du problème ?
Si nous restons sur le thème des spaghetti, retraçons le parcours de ce plat, depuis le magasin jusqu’à notre table. Quelle quantité de plastique allons-nous rencontrer?
L’achat des ingrédients :
Presque tout, c’est-à-dire les pâtes, la viande, le fromage, les assaisonnements et même les légumes, tout est souvent emballé dans du plastique. Même les conserves ont généralement un revêtement interne contenant du BPA.
La préparation du plat :
Les légumes sont découpés sur des planches en plastique, des ustensiles en plastique servent à remuer le contenu de la casserole, ou les mixeurs comportent des éléments en plastique – tout cela contribue à accroître notre exposition au plastique.
La conservation des restes :
Les restes sont souvent placés dans des récipients en plastique ou emballés dans du film plastique.
💡 Une revue parapluie fait la synthèse de données provenant d’examens et de méta-analyses multiples et systématiques.
Notre revue parapluie s’appuie sur les données provenant de plus de 700 études primaires portant sur plus de 1,5 million de personnes, dont des femmes enceintes, des bébés, des enfants et des adultes.
Les résultats révèlent que l’exposition aux substances chimiques courantes contenues dans les plastiques augmente le risque de graves problèmes de santé à tous les stades de la vie.
Parmi ces problèmes de santé, on peut citer :
Avant la naissance et à la naissance
Fausse-couche, poids, malformation génitale.
Enfance
QI plus faible, TDAH (filles), asthme, obésité, maladie cardiovasculaire, voire cancers pédiatriques.
Âge adulte
Concentration et qualité du sperme, endométriose, diabète, divers cancers, maladies cardiaques et fonction thyroïdienne.
Vous pouvez consulter la recherche plus en détail ici.
Les conséquences sur la santé humaine sont alarmantes. Que pouvons-nous donc faire pour nous protéger et protéger les générations futures ?
Le Traité mondial contre la pollution plastique est un accord international en cours de négociation par 175 pays en vue de traiter le cycle de vie complet du plastique, de sa production jusqu’à son élimination.
L’initiative a été lancée en mars 2022 lorsque l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement a adopté une résolution historique visant à créer un instrument juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique.
Espen Barth Eide, président de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, à l’occasion d’une visite de la décharge de Dandora à Nairobi au Kenya avant la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-5), précédant les réunions intergouvernementales officielles du Traité mondial contre la pollution plastique (2022).
Depuis lors, de nombreuses négociations ont eu lieu dans le cadre de quatre réunions intergouvernementales.
Les pays ont pour objectif de conclure les négociations du Traité d’ici la fin de l’année 2024.
En novembre 2024, la cinquième et dernière négociation (INC-5) aura lieu à Pusan en Corée du Sud.
Minderoo sera sur le terrain lors de cet événement afin de plaider en faveur d’un traité dynamique et solide.
Nous plaidons en faveur d’un Traité mondial contre la pollution plastique qui protège l’avenir de nos enfants en garantissant :
Parallèlement à notre travail sur le Traité mondial contre la pollution plastique, notre équipe « Plastiques et santé humaine » a pour mission d’éliminer les substances chimiques nocives contenues dans les plastiques et de protéger la santé humaine. Elle est à l’œuvre pour :
Et nous avons besoin de votre aide ! Les changements véritables commencent dans les communautés locales.
Comment vous pouvez vous protéger et protéger votre communauté :
Les substances chimiques nocives des plastiques nous rendent malades, mais nous travaillons en vue d’un avenir plus sûr et plus sain, où nous pourrons savourer les spaghetti bolognaise en toute quiétude.
Suivez les mises à jour importantes sur la façon dont vous pouvez soutenir un Traité mondial contre la pollution plastique dynamique et solide à l’approche de la négociation finale (INC-5) en novembre.
Pour en savoir plus au sujet du Traité mondial contre la pollution plastique, de l’impact des plastiques sur la santé humaine et de nos recherches, consultez notre site Internet sur le Traité ici.